Cette liberté de peindre...
J’ai grandi dans le Midi de la France, au sein d’une famille où l’art n’était qu’un passe-temps, un ornement du quotidien. Dessiner était naturel, un jeu partagé, mais jamais envisagé comme une voie à suivre. Peut-être est-ce cette légèreté qui m’a menée vers des études d’Histoire de l’Art, comme une manière de donner à la création la place qu’elle méritait.
C’est durant ces années que ma culture artistique s’est épanouie, nourrissant peu à peu ma pratique du collage. Mais c’est l’achat d’une maison dans les Corbières qui a été l’élément déclencheur, ancrant mon travail dans ce territoire. Cinq années d’apprentissage auprès d’une peintre toulousaine m’ont permis d’explorer les techniques, d’affiner mon langage pictural, jusqu’à choisir l’acrylique comme médium principal.
Curieuse et insatiable, je peins en atelier, laissant ma sensibilité s’imprégner du paysage des Corbières, auquel mon œuvre se rattache intimement. Mon travail est régulièrement exposé dans des festivals d’art, foires, salons et lieux privés. Certaines de mes œuvres ont trouvé leur place en galerie et au sein de collections privées aux États-Unis, en Italie, aux Pays-Bas et en France.
Démarche en peinture
Il y a trente ans, en posant mes valises dans les Corbières, j’ai ressenti une évidence: ce paysage était le mien. Une appartenance immédiate, presque viscérale, comme un écho à ma première émotion artistique – "La Moisson" de Van Gogh –, découverte à l’âge de huit ans et jamais oubliée.
Mes études d’Histoire de l’Art ont été un premier éveil, une immersion dans la richesse artistique. Bien plus tard, ma rencontre avec Marie Thomas marque un tournant : cinq années d’apprentissage dans son atelier, à explorer la forme, la matière, le langage pictural, jusqu’à acquérir cette autonomie essentielle, celle qui permet d’oser.
Puis, dans les Corbières, la figure de Piet Moget s’impose. Son invitation à peindre "ce qui est derrière la ligne de la jetée, face à la mer, et qui ne se voit pas" transforme mon regard. L’horizon devient mon point d’ancrage, et naît une série de toiles entre ciel et mer.
De cette interaction avec le paysage jaillit une peinture intense, presque obsessionnelle. Mon travail se nourrit de mes explorations : mosaïques antiques, enluminures médiévales, photographie, pratique du collage. Chacune vient enrichir ma manière d’aborder la composition, où la juxtaposition d’aplats de couleur recrée l’énergie et la vibration du paysage.
La force d’un territoire, sa vitalité exubérante, la joie qu’il procure, tout cela s’équilibre dans la contemplation et l’habitation du lieu. On me dit que ma peinture apaise.
Démarche en dessin
Mon travail repose sur une approche spontanée et intuitive, où l’aquarelle devient le point de départ d’une mise en scène vivante. À partir d’une trace laissée au pinceau sur un papier 100 % coton de 300 g/m², émergent des personnages qui prennent vie sous mon trait. L’aquarelle n’est pas seulement un fond ou un décor : elle guide la composition, colore mes figures et dicte le mouvement de chaque scène.
Mon inspiration puise dans le quotidien, les petits instants d’absurdité et de poésie qui jalonnent nos vies. Les souvenirs d’enfance, les émotions fugaces et les situations cocasses nourrissent mon imaginaire. À travers le dessin, je capture ces fragments de vie avec légèreté, cherchant à susciter un sourire, une émotion, une résonance chez le spectateur.
Ma signature visuelle repose sur une gestuelle fluide et spontanée, où l’équilibre entre la couleur et le trait crée une dynamique propre à chaque composition. Je recherche la fantaisie et la bonne humeur, invitant chacun à plonger dans mon univers peuplé de personnages attachants, espiègles et poétiques. Mon travail est une célébration du simple et du sensible, une manière de raconter des histoires à travers la rencontre entre l’eau, le pigment et le trait.
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